En 1976, les archéologues Gilles SERAPHIN, Daniel FRUGIER et Michel EGRETAUD découvrent sous la Barbacane, loin des logis mais dans l’enceinte, dans une chambre basse sous berceau brisé qui a servi aux XVI et XVIIe siècles de dépotoir, un mobilier archéologique très important. Cette découverte, associée à la découverte quelques années auparavant, par les mêmes, d’un ensemble de graffiti sur les murs internes de la Grosse Tour, vient nous rappeler que Bonaguil fut bel et bien une demeure vivante, là où très souvent on n’a voulu voir qu’un « château qui n’a servi à rien ». La stratigraphie du dépotoir a révélé des poteries en argile commune pour boire et pour manger ou encore pour la crédence, des restes de verres à pied d’une rare finesse, réchaud, des éléments de vitrage, couteaux dont un, superbe, à manche de corne terminé par un portrait de Dame, clés, pot à onguent, restes de repas, etc… Et même un élément de dînette qui vient nous rappeler qu’à Bonaguil, les enfants aussi avaient leur place.
A ce mobilier archéologique depuis longtemps visible viennent s’ajouter quelques objets qui se trouvaient dans nos réserves. Leur analyse reste encore à faire mais nous avons décidé de les mettre sous les yeux du public cette saison 2013. Parmi eux un très rustique mais très intéressant mortier en calcaire avec bec verseur, une passoire à fromage (?) en argile cuite et quelques pièces de monnaie, non semble t’-il de bon alliage (« de bon aloi ») mais d’alliage pauvre (crise monétaire des années 1550 sous Henri II).